Cela va faire bientôt 1 mois que je suis partie pour mon tour du Monde en solo. Quand j’ai annoncé prendre une année pour voyager, beaucoup m’ont dit que cela passait extrêmement vite. Je n’osais les croire. Et je me rends compte que j’ai déjà vécu 1/12 de ce projet incroyable !
La puissance du voyage c’est qu’il affirme nos forces et révèle nos faiblesses. L’expérience du voyage en solo me donne l’impression de vivre tout plus intensément et sans limite. Car je ne peux à la fois compter que sur moi mais que je reste libre de suivre mes envies.
>> Retour sur ces premières semaines en tour du monde !
S'adapter à son nouvel environnement
Ce qui m’a marqué depuis le départ c’est le besoin perpétuel de devoir s’adapter. S’adapter à une nouvelle culture, une nouvelle langue, un nouveau mode de transports, un nouvel hébergement…
Et je me suis surprise à de me sentir totalement dans mon élément dans cet exercice. Il y a toujours cette première phase inconfortable où on l’on se demande ce que l’on fait là, et ce qui nous a poussé à venir ici.
Cela a d’ailleurs été le cas quand je suis arrivée de nuit à ma première auberge située en plein milieu de la jungle costa-ricaine, avec un taux d’humidité déroutant et des bruits nocturnes inconnus. Et puis rapidement le doute laisse place à la découverte, à l’émerveillement et à l’enthousiasme.
En choisissant Miami et le Costa Rica pour le début de mon périple, j’ai aussi fait le choix de destinations sécurisantes et qui ne sont pas trop en rupture avec notre fonctionnement occidental. Je suis curieuse de voir comment je réagirai à mes immersions dans des pays totalement différents et beaucoup plus contrastés.
Rester flexible et à l'écoute de soi
Si vous avez lu mon premier article sur mon tour du monde, alors vous êtes déjà au courant que rien n’est prévu à l’avance. Pas même les destinations 🙂 J’aime ce sentiment de grande liberté.
Pour donner un aperçu, je réserve en général la veille pour le lendemain mes hébergements. Et je commence seulement, après déjà 15 jours sur place, à avoir une idée de mon itinéraire au Costa Rica. Si je me plais à un endroit je reste plus longtemps, tout simplement.
A l’inverse, si vous avez lu mon post sur Instagram (d’ailleurs si vous l’avez pas lu, c’est là que je partage le plus mes aventures alors rejoignez-moi 🙂 ), j’ai aussi choisi de quitter plus tôt que prévu un logement pour passer du temps dans la capitale San José alors qu’initialement je n’avais aucune intention d’y aller. Tout simplement parce que je sentais que je n’étais pas dans mon élément. Je me sentais en inconfort.
Trouver son rythme et gérer les imprévus
Et puis finalement il y a les moments de vie qui imposent de repenser le programme initial.
A peine une semaine après être arrivée au Costa Rica, j’ai trouvé le moyen de tomber et de me faire une entorse à la cheville. Pas bien violente, mais ça a suffi à devoir m’immobiliser pendant plusieurs jours. D’autant plus que récupérer quand il fait 35 degrés n’a pas été aussi simple que je l’aurai imaginé.
Pour être totalement honnête, je me suis agacée sur le moment en me disant que c’était trop bête et encore plus, aussi tôt dans le voyage. Mais comme je pense que rien n’arrive par hasard, mon corps m’a tout simplement envoyé un message. Il m’a imposé de calmer le rythme, comme si sans blessure j’en étais incapable. C’est d’ailleurs ce que j’expérimente le plus en ce moment, me recentrer sur mes sensations et mes envies.
Lâcher prise et arrêter de courir après le voyage parfait
Le Costa Rica c’est vraiment le pays dont je rêve le plus depuis plusieurs années. Tellement d’attentes, d’envies et d’impatience que je suis arrivée avec un max d’énergie, l’envie de tout voir et de ne rien manquer. En élevant mon niveau d’exigence, j’ai commencé par me disperser, vouloir tout voir et surtout tout vivre. Et si finalement, à penser que l’on va manquer quelque chose, ne serait-ce pas à cet instant précis que l’on manque le principal ?
Je pensais pouvoir instantanément maîtriser la (les) langue(s), découvrir des lieux insolites, nouer des relations intenses, créer des articles de blog complets, stimuler ma créativité. Ça commence à faire beaucoup n’est-ce pas ? Et si finalement tout ne devait pas se vivre simultanément ? Est-ce si anormale d’avoir finalement envie à certains moments de rythme et de découvertes ? Puis à d’autres de déconnexions totales ?
Je commence doucement à mettre en arrière plan toutes ces ambitions pour n’en garder qu’une seule : écouter ce qui me fait vibrer à cet instant précis. Par exemple il y a encore 2h je n’avais aucune idée que j’allais écrire cet article.
Ces 3 jours de « repos » à San José m’ont permis de reprendre de l’énergie au contact de l’agitation urbaine. De me ressourcer en limitant les visites et les interactions sociales pour retrouver ce qui fait sens en moi. Je sens que le chemin pour y parvenir est encore long mais je reste convaincue que l’écoute de soi et les expériences sont mes meilleurs alliés.
Diversifier les rencontres et s'ouvrir à la population locale
Un tour du Monde en solo ce n’est pas être seule. Je le savais avant même de partir.
Et je n’ai pas ressenti une seule fois ce sentiment qui était pourtant présent en France quand je vivais en appartement.
Car vivre en auberge de jeunesse est le plus gros catalyseur de rencontres. Tout simplement car les personnes présentes ont envie de rencontrer elles aussi d’autres personnes. Et puis les centres d’intérêts communs sont assez vite trouvés pour tous ces passionnés de voyage !
La vraie nouveauté c’est la rencontre éphémère. Cette personne que tu vas fréquenter 2h, 1 journée voire 3 jours grand maximum et qui t’impose de profiter de l’instant présent car la durée de la rencontre est connue à l’avance.
Depuis quelques jours pourtant je ressens de nouvelles sensations. Comme une forme de lassitude à rencontrer chaque jour de nouveaux voyageurs, à répéter les mêmes choses, ses coups de cœur, son programme des prochains jours, etc… J’ai envie de plus authenticité, d’immersion auprès de la population locale, de m’installer plus durablement et me faire une idée de la culture costa-ricaine.
Se confronter à la barrière de la langue
Lors de mon premier voyage en solo à Maurice (voir l’article), j’avais vécu une semaine intense de découvertes et de rencontres. Ce voyage m’a profondément transformé et a fait grandir en moi l’envie de vivre ce projet aussi ambitieux de tour du monde. J’avais donc hâte de pouvoir vivre des moments aussi forts !
Si mes rencontres jusqu’à présent ont été vraiment supers, je me rends compte que la barrière de la langue est réelle et j’ai l’impression qu’elle m’empêche de vivre aussi intensément les rencontres dont j’ai envie.
Alors oui, en anglais j’arrive à échanger. En espagnol je sais demander mon chemin 😀
Mais je ressens un sentiment de frustration à ne pas pouvoir échanger davantage. Dans l’immédiat j’en prends conscience mais je n’arrive pas encore à me débloquer totalement en espagnol.
Surtout que le Costa Rica étant très touristique, à opter entre l’anglais ou l’espagnol, je choisis toujours l’anglais. Alors c’est certain je progresse de jour en jour, c’est d’ailleurs encourageant !!! Et je me réjouis déjà d’arriver à franchir ce cap limitant et libérer les échanges pour vivre encore plus fort ces instants où le temps semble s’arrêter.
Rester confiante
Je suis ravie de ce premier bilan que je trouve fidèle à toutes ces belles énergies positives que j’ai ressenties pendant ces premières semaines de voyage. Si je devais refaire ce premier mois, je referais tout pareil, y compris ma blessure à la cheville 🙂 J’avais la profonde conviction que ma juste place était ici, à vivre ces moments de découvertes culturelles mais avant tout personnelles. Et tout semble prouver que cette conviction était la bonne. A très vite pour la suite de ce grand voyage !